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Un Carrefour de l'animation à l'heure japonaise
PARIS (Reuters) - Le Japon était l'invité d'honneur de la quatrième édition du " Carrefour de l'animation ", manifestation qui est le rendez-vous de la jeune création de l'animation et du jeu vidéo, et la Cité des Sciences et de l'Industrie a accueilli Yoshitaka Amano, l'un des noms les plus prestigieux du jeu vidéo.
Yoshitaka Amano, 54 ans, côtoie les milieux de l'animation depuis ses 15 ans. Il a aussi bien illustré les ouvrages d'heroïc fantasy de Michaël Moorcock que collaboré avec le cinéaste d'animation japonais Mamoru Oshii (" L'Oeuf de l'Ange", 1982).
Mais il est surtout mondialement connu comme le créateur des personnages de " Final Fantasy ", l'une des séries les plus prestigieuses du jeu vidéo, qui compte déjà 11 volets et dont le douzième doit sortir la semaine prochaine au Japon.
Cette série s'est vendue à quelque 60 millions d'exemplaires dans le monde depuis sa naissance en 1987, selon l'éditeur et concepteur du jeu, le groupe japonais Square Enix.
Elle a également donné lieu à deux longs métrages d'animation tout en 3D, " Final Fantasy, les créatures de l'esprit " et " Final Fantasy, Advent Children ".
Le premier, sorti en salles en août 2001, fut un gros échec commercial qui a lourdement grevé les finances de son concepteur, le studio de jeu vidéo SquareSoft, qui n'était pas encore allié à l'époque à son concurrent Enix.
Le deuxième n'est disponible qu'en DVD et en UMD, le format propriétaire de la console de jeu PSP de Sony. Sa distribution en France est prévue pour le 7 juin.
Mais des projection sur grand écran ont été données lors du dernier festival du film de Venise, en décembre au centre Georges Pompidou et samedi dans le cadre du Carrefour de l'Animation.
" Final Fantasy, Advent Children " constitue en gros une suite au jeu " Final Fantasy VII " auquel il emprunte presque tout, du design des personnages au combats cataclysmiques, le tout dans des environnement qui frappent toutefois par leur apparence hyperréaliste.
Bien qu'il n'ait pas été impliqué dans la réalisation des films, Amano n'en reste pas moins considéré comme le père de la série, ayant conçu pour elles personnages, " monstres " et ambiances générales. La série Final Fantasy est également typique de la tendance du secteur du jeu vidéo à épuiser une licence prestigieuse.
" Quand un jeu marche bien, on envisagera d'emblée d'en faire une suite ", rappelle Amano, qui n'en juge pas moins que le jeu vidéo est devenu " un univers impitoyable en soi ", quand bien même il admet le bien-fondé des contraintes budgétaires et de temps devenues la norme de la production de jeux vidéo.
Mais c'est également " un secteur qui procède sans doute beaucoup plus que par le passé de l'innovation technologique et les enfants s'habituent à l'innovation technologique par le biais du jeu vidéo ", poursuit-il.
C'est pourquoi " le jeu vidéo entretien un rapport non négligeable avec la diffusion de la technologie " dans le public. Les esquisses, illustrations, " artworks " d'Amano sont loin de l'esthétique de manga à laquelle l'Occident s'est peu à peu accoutumé et il y a un décalage souvent marqué entre son style et la résultante par exemple dans un jeu vidéo.
Le jeu vidéo lui-même, dopé par la technologie, a une tendance à se rapprocher de plus en plus du " photoréalisme ".
" Mais qu'est-ce qui nous attend au-delà de cette étape des jeux de plus en plus réalistes ", s'interroge Amano. " Cette recherche de photoréalisme risque d'atteindre ses limites ; il n'y a pas nécessité de ramener les choses à une ligne générale, comme par exemple à un courant artistique (le réalisme) qui serait dominant ".
Yoshitaka Amano a collaboré dernièrement au film d'animation " La planète des vents " , qui n'est pas encore sorti sur les écrans, et doit participer à la conception du futur " Final Fantasy XIII ".