Comment Hayao Miyazaki a pris la mer
J’ai peur d’avoir conforté la piètre opinion dans laquelle sont tenus les critiques avec le post sur Un giorno perfetto, de Ferzan Ozpetek (j’y reviendrai). Mais ces gens (les critiques, les professionnels du cinéma…) peuvent aussi retomber en enfance avec bonheur. Il suffit d’un grand film comme Gake no ue no Ponyo (Ponyo sur la falaise, au bord de la mer) de Hayao Miyazaki. Sosuke, le héros humain du film a cinq ans, et toute la salle a fini la projection avec la même faculté d’émerveillement que cet enfant.
Ponyo mêle les divinités de la nature et les rêves des humains, comme tous les films de Miyazaki. Mais cette fois, le maître a choisi de tourner le dos à la surenchère technologique. Il explique son retour aux images dessinées à la main et son choix de la mer comme élément d’élection (alors que jusqu’ici, ce fils d’avionneur était plutôt attiré par l’air) avec gaieté.
http://sotinel.blog.lemonde.fr/files/2008/09/extrait-miyazaki-mp3.1220264443.mp3
Voici la transcription en français de cet extrait de l’entretien que Hayao Miyazaki a accordé au Monde.
“Pendant des années, mon équipe du studio Ghibli a travaillé, et c’était mon style, dans le souci de reproduire une scène de la manière la plus exacte possible, en passant de la réalité à l’animation. Il m’a fallu 40 ans pour arriver à une représentation très détaillée, avec des détails superflus. En utilisant les ordinateurs, en profitant des possibilités de l’animation en 3D, j’ai toujours voulu imiter la réalité. Pendant quarante ans, nous nous sommes soumis à une pression, au point d’arriver à nous demander pourquoi nous faisions tout ça.. Pourquoi ne pas abandonner complètement cette approche, à 100%? Je, crois ou nous croyons qu’en faisant tout ces efforts pour une animation libre et flexible, nous nous sommes soumis à une espèce d’esclavage. C’est pourquoi en choisissant la mer comme élément, nous avons eu l’espoir de nous éloigner de toutes ces informations nécessaires à la représentation de la nature, comme nous l’avons pratiquée ces quarante dernières années.”
source :
http://sotinel.blog.lemonde.fr/2008/09/01/comment-hayao-miyazaki-a-pris-la-mer/